Actes du colloque tenu à Nantes en novembre 2011
Depuis des décennies, le visage patrimonial de la ville de Nantes se
résume à quelques clichés monumentaux : le château des ducs, la
cathédrale, l'île Feydeau et les quais, les places royale et Graslin, le
passage Pommeraye... Pourtant, comment comprendre la « forme de la
ville », comment imaginer que, depuis l'époque antique déjà si mal
connue, Nantes a pu devenir ce qu'elle est sans toutes les étapes de son
évolution ? Son extension à partir du XVIIe siècle, motivée par le
développement d'une grande cité portuaire, est partie du cœur de la
cité, noyau « primitif » écarté du champ de l'étude historique et de la
valorisation depuis des décennies mais pourtant riche en monuments
témoins d'un art en constante évolution. C'est pourquoi l'université de
Nantes a voulu mettre ce dossier à l'étude, qui a été l'objet du
colloque « Nantes Flamboyante » organisé les 24-26 novembre 2011 ; son
thème, la ville de 1380 à 1530, période charnière entre gothique et
Renaissance, dans la capitale d'une principauté – la Bretagne - mais
gouvernée par des ducs indépendantistes de sensibilité française et
située sur la Loire, le grand fleuve porteur de tous les courants
économiques et artistiques. Lieu de rencontres, lieu d'échanges, lieu de
création. Sous la direction scientifique de Nicolas Faucherre et de
Jean-Marie Guillouët, vingt-cinq intervenants ont ainsi présenté leurs
recherches, jusqu'alors dispersées dans de nombreux champs
disciplinaires, autour du mécénat princier à Nantes à une époque
cruciale de son histoire, celle de la transition entre Moyen-Age et
Temps modernes. Derrière la personnalité d'Anne de Bretagne, on y
retrouve ainsi des édifices connus : la chapelle des Minimes, la
cathédrale, son porche, ses vitraux et ses tombeaux, le château et la
porte Saint-Pierre ; on y découvre aussi des sites et des œuvres que
l'on croyait connaître : l'hôtel de Saint-Aignan, la Psalette, le manoir
de la Touche les livres d'heures ; on y voit révélé un passé ignoré de
la ville : la collégiale Notre-Dame et sa chapelle Saint-Thomas, le
couvent des Cordeliers, l'ancienne église Saint-Nicolas. Autant de pans
de l'histoire de Nantes qui éclairent sur l'histoire médiévale et donne
des clés de lecture de la ville actuelle, si difficile à percevoir
aujourd'hui.
un volume in quarto de 282 pages, ill. noir et blanc et couleur, couv. rigide, prix public 25 €